Transition écologique & alimentation : consommons équitable

Cet automne, soutenons le commerce équitable pour contribuer à la transition agricole vers des modes de production agroécologiques respectueux de l’environnement et des personnes.

Sous prétexte de nourrir le monde à bas prix et en quantité suffisante, l’agro-industrie a imposé un modèle de production et de consommation destructeur basé sur l’exploitation des ressources et des personnes.

Responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, ce modèle sert avant tout la rentabilité sur le court terme et l’enrichissement d’une minorité, au mépris des droits humains et de l’environnement. Une fois de plus, ce sont les populations les moins responsables du dérèglement climatique et les moins armées contre ses conséquences qui sont les premières touchées, alors que ce sont aussi celles qui nourrissent le reste du monde.

Constat

Parmi les 1,3 milliard d’agriculteurs et d’agricultrices dans le monde, 800 millions travaillent à la main (61 %).
43 % de la population active mondiale est employée dans le secteur agricole, faisant de l’agriculture le deuxième employeur dans le monde après les services.
La majorité des paysan·nes souffrent de la faim alors qu’ils et elles nourrissent le monde :
1 milliard de personnes souffrent de la faim, et 80% d’entre elles sont des ruraux, dont pour la grande majorité des paysan·nes.
Les petites exploitations agricoles produisent plus de 80% des aliments consommés en Asie et en Afrique Subsaharienne.
L’agriculture émet 23% des gaz à effet de serre dans le monde (dioxyde de carbone, méthane…).

Depuis bientôt 50 ans, Artisans du Monde n’a cessé de prouver qu’un monde à la fois respectueux de la planète et socialement juste est possible.

Pour lutter contre la crise climatique, défendre les droits des paysan·nes et assurer à toutes et tous une alimentation saine et diversifiée, nous devons nous tourner vers un modèle économique qui repense ses objectifs, avec pour base le respect des droits humains et des limites de notre planète. C’est ce que propose le commerce équitable !

Les modes de production soutenus dans les filières du commerce équitable, en alliant l’économique, le social et l’environnement, donne les moyens aux organisations paysannes de pratiquer une agriculture moins émettrice de gaz à effet de serre, qui contribue à préserver la biodiversité et à lutter contre la déforestation.

Pionnier d’une vision militante du commerce équitable, le mouvement Artisans du Monde contribue aux combats menés pour la justice climatique, grâce à des actions complémentaires :

Le soutien à la construction ou au maintien de systèmes agricoles résilients, grâce à des partenariats inscrits dans la durée avec nos organisations partenaires ;
La défense d’une agriculture paysanne et familiale, en travaillant avec des organisations productrices à taille humaine, principalement des coopératives et des associations ;
Le soutien de modes de production agroécologiques qui préservent la biodiversité ;
Un plaidoyer, mené en collectif et à différentes échelles, pour exiger des règles et des accords commerciaux qui donneraient la priorité aux droits humains et à la planète plutôt qu’au profit et à la croissance ;
L’appui et la défense des initiatives locales telles que les circuits courts, de proximité, le commerce équitable Nord/Nord et Sud/Sud ;
Le renforcement et la défense d’un commerce équitable pour TOUTES et TOUS.

Qu’est-ce que l’agriculture paysanne, défendue par Artisans du Monde ?

Dans les années 90, la Confédération paysanne et la Fédération associative de développement de l’emploi agricole et rural (FADEAR) la définissent ainsi :

« L’Agriculture Paysanne doit permettre à un maximum de paysans répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier en produisant sur des exploitations à taille humaine une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain. Elle doit participer avec les citoyens à rendre le milieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié par tous. »

Fondée sur des savoir-faire traditionnels, l’agriculture paysanne est peu mécanisée. Avant tout une activité familiale, les paysan·nes travaillent sur des petites surfaces (entre 0,5 et 3 hectares) où se côtoient le plus souvent des cultures vivrières pour l’alimentation de la famille et des cultures dites « de rente » qui permettent de générer un revenu monétaire, comme le café ou le cacao. Si elle est souvent assimilée à l’agriculture familiale, le concept d’agriculture paysanne est plus profond et précise aussi les orientations en termes de modes de production portant sur une dimension sociale (maximiser l’emploi, la solidarité), environnementale (qualité alimentaire, écologique) et bien sûr économique. Son autre finalité est de créer du lien social à travers la vie et les valeurs de solidarité dans la vie rurale